Les États-Unis menacent de réduire l’échange de renseignements si l’Allemagne n’interdit pas Huawei
Le gouvernement américain menace de réduire la quantité de renseignements qu’il partage avec l’Allemagne si Huawei obtient un contrat pour la construction du réseau 5G de prochaine génération du pays.
C’est ce qui ressort d’une lettre envoyée par l’ambassadeur des États-Unis en Allemagne, Richard Grenell, au ministre allemand de l’économie, comme le rapporte le Wall Street Journal. M. Grenell, nommé par le président Trump l’an dernier, a déclaré que les États-Unis ne seraient pas en mesure de continuer à partager le même niveau ou la même quantité de renseignements classifiés par crainte de l’espionnage chinois.
Elle intervient quelques jours seulement après que l’agence fédérale allemande de cybersécurité a annoncé ses exigences en matière de sécurité 5G, mais n’a pas totalement banni Huawei du processus d’appel d’offres.
C’est la dernière mesure – sinon une escalade significative – de l’administration de Trump pour faire pression sur ses alliés afin qu’ils abandonnent le fabricant chinois d’équipement de réseautage en raison de ses liens avec les militaires chinois.
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La cabale anti-Huawei des États-Unis a vu jusqu’à présent le Canada, l‘Australie, la Nouvelle-Zélande, le Japon et la plupart des pays d’Europe renoncer à utiliser les équipements Huawei, que les gouvernements et les réseaux téléphoniques ont qualifiés de bon marché et fiables, mais nécessaires pour l’explosion prévue des intérêts 5G.
Mais l’Allemagne – comme les Britanniques – n’a vu que peu de preuves concluantes montrant que Pékin tire les ficelles dans les coulisses – seulement que l’entreprise pourrait être obligée d’espionner à l’avenir une fois que l’utilisation de la technologie aura été fermement établie.
Ni les représentants du département d’État ni ceux du gouvernement fédéral allemand n’ont répondu aux demandes de commentaires.
Les États-Unis et l’Allemagne se sont efforcés de rétablir leur relation d’échange de renseignements à la suite des révélations d’Edward Snowden, à la suite d’allégations selon lesquelles la National Security Agency aurait été surprise en train d’écouter le téléphone de la chancelière allemande Angela Merkel. L’Allemagne est l’un des douzaines de pays qui obtiennent des renseignements électromagnétiques classifiés de la communauté du renseignement américain, en tant que membre de l’OTAN et de la 14 Eyes alliance des pays européens, qui comptent sur l’alliance de partage de données pour lutter contre le terrorisme. L’Allemagne a subi plusieurs attentats terroristes au cours des deux dernières années, dont la plupart ont été inspirés par des extrémistes kurdes et des partisans de l’État dit islamique.
La Commission européenne est prête à se prononcer sur une éventuelle interdiction des engins Huawei à l’échelle du bloc dans les semaines à venir, selon les rapports.
Par ailleurs, l’Allemagne devrait lancer son spectre 5G dès la semaine prochaine, marquant ainsi le début de la première incursion du pays dans le réseau mobile de la prochaine génération.
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