Les autorités chinoises proposent d’empêcher les mineurs d’accéder à la retransmission en direct

La Chine prend au sérieux la manière dont les vidéos en direct affectent des dizaines de millions de jeunes, à tel point qu’une autorité supérieure a proposé de renforcer les restrictions sur l’utilisation des vidéos en direct.
Selon un rapport du China Youth Daily, la Fédération de tous les jeunes, contrôlée par le Parti communiste, a récemment présenté une proposition lors de la session parlementaire annuelle, exhortant le pays à introduire des règles pour protéger les mineurs en ligne et envisage d’interdire aux moins de 18 ans d’accueillir des vidéos en direct.
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La suggestion est venue des mois après que les médias officiels de Chine aient claqué des applications vidéo pour avoir laissé du contenu mettant en vedette des mères adolescentes en pleine effervescence. Kuaishou et Huoshan de ByteDance, les deux services vidéo ensnarled, se sont ensuite excusés et ont tiré ce que le journal a appelé des vidéos “vulgaires” et “nocives” de promotion des grossesses d’adolescentes.
Mais les autorités admettent que les avertissements verbaux ne suffisent pas, car les enjeux sont devenus importants pour les jeunes utilisateurs et la société. D’une part, le format vidéo en direct peut permettre au contenu illégal de passer plus facilement à travers les mailles du filet. Les jeunes sont également plus vulnérables aux escroqueries et peuvent être amenés à récompenser les animateurs de streaming en volant de l’argent à leurs parents.
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En plus d’empêcher les mineurs d’être des hôtes en direct, le syndicat des jeunes a également demandé des règles plus claires concernant l’utilisation des applications de streaming en direct par les mineurs, qui peuvent aller des compétitions sportives et des cours de maquillage aux danses séduisantes et aux actes violents. Il a ajouté que ces plates-formes devraient permettre aux parents de surveiller l’activité de leurs enfants et que toute transaction monétaire à l’intérieur de l’application, comme les cadeaux virtuels, doit faire l’objet d’un contrôle des vrais noms. Les applications devraient également améliorer la stérilisation du contenu, a suggéré la fédération des jeunes.
Un tel manifeste officiel ne doit pas être pris à la légère, car la position du gouvernement est la clé du succès commercial d’une entreprise en Chine. Tencent, par exemple, a perdu la somme faramineuse de 17,5 milliards de dollars en valeur marchande après qu’un éditorial du journal officiel du Parti communiste, le People’s Daily, eut comparé son jeu à succès Honor of Kings à “poison” et “drogue”.
La Chine demande aux enseignants d’arrêter d’assigner des devoirs par le biais de WeChat
L’industrie du streaming en direct est déjà une cible fréquente de Pékin, qui a renforcé sa surveillance de l’Internet chinois ces dernières années, à mesure que de nouvelles formes de médias apparaissent. Pour rester dans les bonnes grâces du gouvernement, les leaders de la diffusion en direct YY, Momo, Huya, Douyu, Kuaishou et leurs pairs engagent des armées de régulateurs de contenu qui travaillent jour et nuit pour filtrer le contenu généré par les utilisateurs.
L’interdiction proposée par l’autorité de la jeunesse est potentiellement une mesure positive pour la société dans son ensemble en termes de sécurité des enfants et des adolescents. D’un autre côté, ce pourrait être un coup dur pour une industrie florissante.
Selon un rapport du régulateur de la cybersécurité du pays, 425 millions de personnes, soit plus de la moitié de la population Internet de la Chine, étaient des utilisateurs de streaming en direct en juin dernier. Plus important encore, ces produits sont en train de passer un moment avec les jeunes. Selon une enquête menée conjointement par la Ligue de la jeunesse communiste et l’agence Internet du ministère chinois de l’Industrie de l’information, un internaute chinois de deuxième cycle du secondaire sur cinq est un “utilisateur fréquent” des applications de streaming en direct. Les ratios pour les élèves du premier cycle du secondaire et du primaire sont respectivement de 18,3 pour cent et 6,4 pour cent.
La restriction proposée pour la diffusion en continu en direct entraîne un couvre-feu similaire pour les jeux vidéo. Troublées par le niveau croissant de myopie chez les enfants et l’impact potentiellement négatif des jeux mobiles, les autorités chinoises ont récemment annoncé leur intention de limiter le temps de jeu chez les mineurs. Autre mesure révélatrice, les organismes de réglementation ont demandé aux enseignants d’arrêter d’assigner des devoirs à la maison à l’aide d’applications pour réduire le temps passé à l’écran par les élèves. Ce type d’examen n’est pas nouveau, mais les autorités exigent des contrôles d’identité plus stricts qui peuvent impliquer la reconnaissance faciale, ce qui rend plus difficile pour les enfants de trouver des failles dans le système.