Facebook étend ses projets d’infrastructure Internet
Comme chaque année, Facebook utilise la CMM Barcelone pour se concentrer sur ses projets d’infrastructure. Bien que vous puissiez considérer Facebook comme un réseau social, l’entreprise a commencé à lancer des projets d’infrastructure pour connecter plus de gens en ligne (et sur son réseau) il y a de nombreuses années.
Ces projets comprennent des choses comme le drone solaire Aquila (maintenant annulé) et de nombreuses initiatives de logiciels et de matériel à code source libre pour les transporteurs. En effet, il y a tellement de projets qui vont des appareils physiques et des réseaux aux logiciels qu’il est parfois difficile de les suivre. Cette vaste gamme est cependant conçue à dessein.
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“La seule chose qui a toujours été cohérente depuis le début, c’est qu’il n’y a pas de solution miracle”, m’a dit Yael Maguire, directeur de l’ingénierie sur Facebook, lors d’une interview accordée à la CMM :”Nous essayons de contribuer à différentes parties de l’écosystème. L’écosystème pourrait se trouver dans des marchés urbains denses où nous faisons des choses comme Terragraph, ou dans des marchés ruraux où nous faisons du Wi-Fi Express.”
A la CMM, l’entreprise a annoncé un certain nombre de nouveaux partenariats et projets qui s’ajoutent à ses projets existants.
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Le plus intéressant de ces projets s’appelle peut-être Internet para Todos (IpT) Peru. Ce que Facebook essaie de montrer ici, c’est qu’il est possible de créer un fournisseur économiquement viable d’infrastructure mobile rurale. Facebook est en train de le construire avec Telefonica, IDB Invest et CAF (Development Bank of Latin America). C’est un réseau d’accès ouvert qui sera ouvert à tous les transporteurs : “Il est très difficile sur le plan économique de penser à relier de petites communautés dans les régions rurales du Pérou, sans parler d’autres parties du monde”, a dit M. Maguire, “L’idée est que nous pouvons créer une infrastructure commune en accès libre, laisser les autres innover sur les modèles commerciaux et créer la concurrence”. Avec le temps, Facebook espère étendre ce modèle à d’autres endroits, en supposant qu’il fonctionne, ce qui, selon M. Maguire, n’est pas une évidence, puisqu’il s’agit d’une expérience pour l’instant. Cependant, si le modèle fonctionne, on espère que les vendeurs commerciaux verront qu’il y a de l’argent à faire en reliant ces petites collectivités rurales.
Comme l’entreprise l’a également annoncé aujourd’hui, Facebook investit dans un nouveau projet de fibre optique à accès libre de 750 km au Nigeria, par exemple, qui fournira un accès en fibre optique à plus d’un million de personnes. Facebook co-investit dans ce projet avec un certain nombre d’autorités locales. L’entreprise a déjà travaillé sur un projet similaire en Ouganda et, comme Maguire l’a fait remarquer, elle a beaucoup appris de cette expérience, notamment sur la façon de rendre plus rentable la pose de fibres dans de grands plans d’eau. Mais ce n’est pas seulement la logistique, c’est aussi travailler avec la bureaucratie locale – ce qui, selon M. Maguire, est plus difficile que les défis techniques : ” Il n’y a pas beaucoup de nouvelles technologies que nous inventons actuellement pour cela “, a-t-il dit, tout en reconnaissant que ce sont des projets relativement petits. Mais au fur et à mesure que l’entreprise apprend, elle prévoit d’intensifier ces efforts et de lancer d’autres projets en Afrique, en Amérique latine et en Asie-Pacifique.
La société annonce également de nouveaux partenaires pour son service Wi-Fi Express, notamment Cell C en Afrique du Sud, Vodafone au Ghana et Globe aux Philippines. Cela s’ajoute à d’autres partenariats en Inde, au Nigeria, au Kenya, en Tanzanie et en Indonésie. L’idée d’Express Wi-Fi est de travailler avec les fournisseurs d’accès Internet et les opérateurs de téléphonie mobile pour les aider à développer leurs activités Wi-Fi et donner aux entrepreneurs locaux les outils nécessaires pour fournir un accès Internet à leurs voisins.
En ce qui concerne les projets open source, Facebook a également annoncé aujourd’hui le lancement de Magma, une nouvelle plate-forme open-source qui facilite le déploiement des réseaux mobiles pour les opérateurs. Le partenaire de lancement de Magma est Telefonica, qui l’utilise en Amérique latine, et BRCK, qui l’utilise pour tester un nouveau réseau LTE au Kenya.
Terragraph, l’un des projets d’infrastructure open source les plus réussis de l’entreprise, qui contribue à apporter une connectivité à haut débit aux communautés urbaines et suburbaines, fait actuellement l’objet de nouveaux essais à Athènes, en Grèce et à Curitiba, au Brésil, et est déjà en production à Canon (Ohio) et à Penang (Malaysia), ainsi qu’à Alameda en Californie.
Il s’agit toutefois de projets à petite échelle, même si l’impact local est énorme. Ce qui est peut-être plus important, cependant, c’est qu’il y a un soutien accru de la part des fournisseurs de matériel, qui comprennent maintenant MikroTik et Cambium Networks, en plus de Nokia et Radwin, qui ont déjà fait leur entrée.
Nous essayons de nous assurer que nous apprenons et réfléchissons à tout ce qui se passe et il est important que nous comprenions le rôle que nous jouons dans tout cela, mais c’est super important et lié à la mission de ce que nous faisons, dit-il.